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Modules » Volet animaux hébergés dans des vivariums

Analgésie

Objectifs du module

  • examiner le phénomène de la douleur chez les animaux
  • définir la notion d'analgésie
  • définir la notion de nociception
  • offrir un survol des aspects anatomiques et physiologiques de la nociception
  • présenter les principaux groupes d'analgésiques, leurs propriétés, leurs limites et leurs effets secondaires
  • parler des exigences légales régissant l'utilisation des analgésiques

Table des matières

Préambule

Ce module ne fait pas de recommandations quant aux doses, car il faudrait alors fournir l’information en fonction du contexte et de l’espèce, la race et la lignée. Les chercheurs doivent cependant connaître le mode d'action des médicaments pour éviter d'interférer, de façon inacceptable, avec leur recherche. Nous leur conseillons de consulter un vétérinaire pour savoir quel analgésique employer dans chaque cas précis.

Questions

Comme entrée en matière, nous commencerons par poser quatre questions en lien aux principaux sujets abordés dans le présent module.

Parmi les conditions suivantes, lesquelles s'accompagnent de douleur?

  1. Site d'une incision chirurgicale
  2. Arthrite
  3. Infection des yeux
  4. Abcès
  5. Troubles gastro-intestinaux

Parmi les signes suivants, lesquels reflètent souvent une douleur chez les animaux?

  1. Refus de bouger
  2. Diminution ou perte d'appétit
  3. Réduction du toilettage
  4. Écoulement oculaire
  5. Boiterie
  6. Isolement à l'extérieur du groupe

Nous devons nous efforcer de soulager la douleur chez les animaux parce que :

  1. Nous nous attendons à ce que l'on soulage notre propre douleur
  2. Les animaux ressentent la douleur
  3. La douleur a un effet sur de nombreux systèmes organiques et peut fausser les résultats de recherche
  4. Nous avons l'obligation d'éviter de provoquer des douleurs et des souffrances inutiles chez les animaux
  5. Les lignes directrices du Conseil canadien de protection des animaux exigent l'emploi d'analgésiques

Quels sont les facteurs qui déterminent le choix d'un analgésique?

  1. L'intensité et la durée de la douleur
  2. La durée et l'efficacité de l'analgésique
  3. L'analgésique le plus efficace ayant le moins d'effets secondaires
  4. La voie d'administration efficace la moins stressante pour l'animal
  5. L'analgésique le plus efficace qui ne gêne pas la recherche

Les quatre questions ci-dessus reflètent divers aspects de l'analgésie chez l'animal. La douleur peut avoir diverses causes; on ne doit pas oublier les phénomènes autres que les lésions dues à une intervention chirurgicale, bien que ce soit la source de douleur la plus fréquente. Les signes de douleur varient selon la cause et selon l'espèce. Une douleur très localisée peut produire des signes limités à la région touchée (p. ex. les signes associés à une douleur à un pied peuvent être restreints à la patte correspondante alors qu'une infection généralisée produira des signes de douleur plus systémiques).

Introduction à l'analgésie chez les animaux d'expérimentation

Nous avons l'obligation de réduire ou de supprimer la douleur chez les animaux dans tous les cas où elle est présente et en particulier si elle apparaît lors de recherches, en enseignement ou dans des tests.

De nombreuses activités de recherche et de tests sur les animaux peuvent provoquer des douleurs ou des souffrances qui doivent être soulagées. Pour toute recherche pouvant provoquer de la douleur, le chercheur principal doit préparer un plan d'action prévoyant l'emploi d'analgésiques, en consultation avec un vétérinaire, ainsi que des plans d'urgence en cas d'événements inattendus.

Dans certains types d'activités expérimentales, il est évident que l'analgésie est nécessaire. La douleur est présente à la suite de la plupart des interventions chirurgicales, mais sa gravité dépend de l'aspect invasif de celles-ci, des organes touchés, de l'apparition de complications post-opératoires, etc. Dans certains cas, la douleur est relativement de courte durée et se limite à la période qui suit immédiatement l'opération alors que dans d'autres cas elle peut durer beaucoup plus longtemps. Par exemple, on doit considérer que les animaux servant de modèles pour l'étude de l'arthrite ressentent une douleur parce qu'on sait que cette maladie est douloureuse chez l'humain. De même, certaines formes de cancer sont douloureuses chez l'humain, notamment celles qui touchent les os. Cependant, même les tumeurs isolées peuvent être douloureuses, selon leur emplacement. Celles qui finissent par produire une ulcération à travers la peau peuvent être douloureuses depuis très longtemps.

Les maladies infectieuses déclenchent toute une gamme de symptômes de douleur et de détresse. Diverses infections virales produisent de la fièvre et des douleurs dans les muscles et les articulations, des symptômes rappelant ceux de la grippe. Les maladies gastro-intestinales, les infections des voies urinaires, l'hépatite, la péritonite, les maladies respiratoires, la conjonctivite et les abcès peuvent être douloureux. Les interactions anticorps-antigène, comme dans le cas des allergies ou à la suite d'une vaccination, peuvent provoquer des démangeaisons ou des douleurs.

Les exemples ci-dessus illustrent des cas concrets où l''emploi d'analgésiques est indiqué. Lorsque la douleur est très intense, on peut employer des opioïdes, qui sont les agents analgésiques les plus puissants. Cependant, on sait que les humains ont aussi recours aux analgésiques pour des souffrances plus banales.

On pense habituellement que la douleur peut être soulagée par l'emploi d'un seul analgésique. Cependant, mieux on comprend la nature de la douleur, plus il est clair que plusieurs médicaments peuvent être nécessaires pour produire une analgésie efficace. La douleur peut aussi évoluer dans le temps et son traitement doit être adapté à la situation. Chez l'animal, le traitement de la douleur peut donc nécessiter l'emploi de différents médicaments à différents moments. On ne doit pas oublier l'utilité des anesthésiques locaux lorsqu'on recherche un effet à court terme.

De plus, il faut tenir compte du moment de l'administration de l'analgésique. On signale que l'emploi d'analgésiques avant l'intervention chirurgicale permet de réduire le besoin d'analgésie post-opératoire, bien qu'il subsiste un certain désaccord quant à l'efficacité de cette approche.

Dans la plupart des cas, c'est nous qui provoquons la douleur et la détresse chez les animaux d'expérimentation, et nous devons soulager cet état dans toute la mesure du possible en employant tous les outils dont nous disposons.

Effet des analgésiques sur les résultats de recherche

Certains chercheurs pourront s'inquiéter des effets des analgésiques sur leurs modèles expérimentaux, mais ceux-ci risquent d'savantage d'être faussés par les effets de la douleur et de la détresse ressenties par l'animal. En l'absence d'analgésie, il peut apparaître des phénomènes physiologiques et neuro-endocriniens très importants. Il est probable que le modèle expérimental donnera de meilleurs résultats si l'animal ne ressent aucune douleur et aucune détresse. La question de savoir ce qui représente le pire risque du point de vue de l'expérience (effets secondaires des médicaments ou effets pathophysiologiques prononcés) est de nature purement théorique. En outre, les effets secondaires de la plupart des médicaments sont assez bien connus et, après avoir soigneusement procédé à une sélection, il est possible de produire une analgésie acceptable en influençant le moins possible le résultat de la recherche en cours.

Analgésie chez les modèles animaux de laboratoire

Le mot analgésie désigne l'absence de sensation de douleur

Habituellement, les analgésiques, à l'exception des anesthésiques locaux, ne font pas disparaître complètement la sensation douloureuse mais en réduisent l'intensité et la rendent tolérable (antalgiques). En cas de fort mal de tête ou après une extraction dentaire, par exemple, nous avons presque tous pris des analgésiques qui ont fait diminuer la douleur et l'ont rendue plus tolérable. Le même effet se produit probablement chez les animaux bien qu'il soit difficile d'en être certain.

L'analgésie doit permettre un certain équilibre, c'est-à-dire soulager suffisamment la douleur chez l'animal sans lui être nuisible. Les médicaments analgésiques ont des effets secondaires qui doivent être pris en considération. Par exemple, de nombreux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent provoquer des ulcères gastriques et endommager les reins. Ainsi, de nombreuses personnes ne peuvent pas prendre de l'Aspirine™ à des doses suffisantes pour soulager une douleur, et c'est ce qui a motivé la recherche de nouveaux AINS.

Analgésie pré-opératoire

Des indices de plus en plus nombreux permettent de penser que l'administration d'analgésiques avant une intervention chirurgicale a pour effet de réduire le besoin d'analgésie pendant la phase post-opératoire. Les données de cette nature proviennent surtout du domaine de la médecine humaine où il est facile d'obtenir des informations de nature subjective sur la douleur. Woolf et Wall 1986, Lascelles et al. 1995 (Références du livre Pain Management, chapitre 5) Lascelles et al. (1997) et Gonzalez et al. (2000 Pain 88: 79-88) ont découvert un effet semblable chez les animaux. Il subsiste un certain désaccord quant à l'efficacité de l'analgésie pré-opératoire chez l'humain et certaines études n'ont fait état d'aucune réduction significative du besoin d'analgésie après l'intervention. (Katz, J. Eur. J. Anaesthesiol Suppl 1995 10:8-13 Pre-emptive analgesia: evidence, current status and future directions).

Administration d'analgésiques aux animaux de laboratoire

L'administration de médicaments par voie orale dans la nourriture ou l'eau peut sembler intéressante parce qu'elle dérange moins l'animal. Cependant, il faut que celui-ci mange ou boive une certaine quantité pour que la dose soit suffisante, ce qui n'est pas toujours le cas. L'animal peut éviter d'ingérer le médicament parce que celui-ci a mauvais goût. Chez les rongeurs en bonne santé, la consommation d'eau est très variable et il est difficile de doser un médicament avec précision. On ne doit pas oublier que certains analgésiques, en particulier les opioïdes, réduisent l'appétit.

Bien que les différentes classes d'analgésiques (ou d'antalgiques) soient étudiées séparément, cela ne signifie pas qu'on doit en employer une seule à la fois. Cependant on devra veiller à ce les médicaments utilisés conjointement produisent peu ou pas d'interactions susceptibles d'accroître les effets secondaires ou de réduire l'effet analgésique.

Lors du choix d'un analgésique, il existe de nombreux facteurs à considérer et nous en énumérons quelques-uns ci-dessous. Beaucoup de ces facteurs seront examinés en détail dans le texte qui suit. Cependant on doit envisager chaque cas séparément avant de décider de la marche à suivre pour soulager autant que possible la douleur chez l'animal.

  • Espèce utilisée
  • Cause de la douleur
  • Intensité de la douleur
  • Voie d'administration
  • Volume nécessaire
  • Durée de l'effet
  • Effets secondaires possibles du médicament, bons ou mauvais
  • Effets sur les résultats de l'étude
  • Effets du mode d'administration sur l'animal
Douleur : origines, voies et neurotransmetteurs

Les mécanismes de perception de la douleur dans le système nerveux central ne sont pas entièrement expliqués, mais les voies de transmission qui interviennent dans ce phénomène sont bien connues. On a identifié certains des transmetteurs et des récepteurs qui jouent un rôle important dans la perception de la douleur. C'est ce qui a mené à la production de médicaments permettant d''interrompre les voies de perception de la douleur à des emplacements précis, habituellement parce qu'ils occupent les récepteurs et empêchent le passage des signaux. On peut interrompre ou modifier la transmission de la douleur à plusieurs endroits et à l'aide de différentes classes de médicaments; par conséquent, on peut penser que la combinaison de plusieurs médicaments permet d'obtenir un meilleur effet analgésique qu'un médicament seul. C'est l'approche qui a été adoptée pour soulager la douleur chez certains patients humains, et on devrait en discuter avec le vétérinaire lorsqu'il s'agit de soulager la douleur chez les animaux de laboratoire.

La description détaillée des voies de transmission de la douleur dans le système nerveux central dépasse la portée du présent module. Suffit de dire qu'il est possible de modifier la transmission de la douleur au niveau de trois emplacements primaires, soit la zone périphérique, la moelle épinière et le cerveau. La plupart des médicaments agissent sur plus d'un de ces sites.

Dans la zone périphérique, la sensibilité des récepteurs est accrue par les prostaglandines. Ces substances sont produites en réponse au traumatisme subi par le tissu et, en leur présence, un stimulus moins fort suffit à activer les récepteurs. Certains composés endogènes (histamine, sérotonine) peuvent être la cause de la sensation de douleur.

Dans la moelle épinière, la sensation de douleur est perçue par les cellules de la corne dorsale et transmise aux centres supérieurs du cerveau par les voies nerveuses de la moelle épinière.

Les fibres conductrices de la douleur qui aboutissent dans le cerveau peuvent se terminer dans différents sites, notamment la formation réticulée, le thalamus et le cortex cérébral. Dans la formation réticulée, les stimuli douloureux produisent l'éveil et ils agissent sur le rythme cardiaque, la pression artérielle, la respiration et d'autres fonctions. C'est au niveau du thalamus et du cortex cérébral qu'a lieu la sensation ou conscience de la douleur.

Diagramme expliquant les voies de la douleur neurale

Voies neuronales de la douleur

Le schéma ci-dessus montre également les voies qui descendent le long de la moelle épinière à partir du cerveau. L'activation de ces voies descendantes peut avoir pour effet de réduire et même de faire disparaître certaines formes de douleur. L'organisme produit aussi des substances chimiques, dont les endorphines, qui agissent sur les mêmes récepteurs et exercent le même effet analgésique que les opioïdes administrés comme médicaments. Le rôle joué par ces voies descendantes et par les substances chimiques inhibitrices dans la suppression et la modification des sensations douloureuses n'est pas clairement défini, notamment chez les animaux. De nombreux animaux (et humains) semblent bien tolérer la douleur et montrent peu d'altérations du comportement à la suite d'une lésion douloureuse. Cela peut être dû en partie aux effets inhibiteurs du système nerveux central et en partie à d'autres facteurs biologiques. Cependant, nous devons admettre que si l'analgésie est nécessaire chez un humain, elle est également nécessaire chez un animal placé dans la même situation.

Hypersensibilité post-traumatique (Windup)

Il est reconnu depuis longtemps qu'un traumatisme infligé à une région donnée de l'organisme s'accompagne souvent d'hypersensibilité dans la zone entourant le site atteint. On parle parfois d'hyperalgésie secondaire par opposition à l'hyperalgésie primaire qui est l'augmentation de la sensibilité à la douleur sur le site même de la lésion. L'hyperalgésie peut se manifester par un accroissement de la sensation douloureuse produite par des stimuli voisins du seuil de la douleur, ou par une diminution du seuil de la douleur dans cette région.

Diagramme expliquant l'hypersensibilité post-traumatique

Hypersensibilité post-traumatique

À la suite d'une lésion, les cellules de la corne dorsale reçoivent de nombreux stimuli en provenance des récepteurs de la douleur. Au bout d'un certain temps, le champ récepteur de ces cellules s'accroît. Il est probable que de nombreux processus chimiques interviennent dans la sensibilisation du système nerveux central, mais on pense que les récepteurs N-méthyl D-aspartate (NMDA) jouent un rôle essentiel dans ce mécanisme. On nomme wind-up ce processus de sensibilisation du système nerveux central au niveau des cornes dorsales.

Analgésiques

Il existe trois principaux groupes d'analgésiques :

  • Les opioïdes
  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
  • Les anesthésiques locaux

Plusieurs autres médicaments utiles n'entrent dans aucun de ces groupes :

  • Les agonistes des récepteurs α-2 adrénergiques
  • Les antagonistes des récepteurs N-méthyl D-aspartate (NMDA)
Opioïdes

Les médicaments de cette catégorie agissent sur un ou plusieurs des principaux types de récepteurs et de leurs sous-types dans le cerveau. Ils peuvent avoir un effet de stimulation (agoniste), de stimulation partielle (agoniste partiel) ou de blocage (antagoniste) des récepteurs. La stimulation de certains types de récepteurs peut avoir des effets secondaires indésirables (p. ex. dépression de la fonction respiratoire); Par conséquent les fabricants s'efforcent de produire des opioïdes qui ont un bon effet analgésique sans effets secondaires. Certains de ces médicaments sont des agonistes-antagonistes, c'est-à-dire qu'ils stimulent certains récepteurs tout en inhibant d'autres.

Un groupe d'opioïdes, les antagonistes des opioïdes, joue un rôle important parce qu'il permet d'inverser la plupart des effets des opioïdes.

Effets des opioïdes

Sur un système donné, les effets des opioïdes sont très variables selon le médicament employé et l'espèce animale visée. Tous les opioïdes produisent les effets énumérés ci-dessous de façon plus ou moins marquée.

Sédation : Les opioïdes ont un effet sédatif chez certaines espèces, mais ils peuvent provoquer un accroissement de l'activité chez d'autres espèces, notamment à des doses élevées (p. ex., si on leur administre une forte dose de morphine, les chats peuvent devenir agités. Après avoir reçu une forte dose de buprénorphine, les rats peuvent avoir une activité accrue, voire développer du pica).

Effets sur le système cardiovasculaire : Habituellement, on observe un ralentissement de la fréquence cardiaque (bradycardie) et une chute de la tension artérielle (hypotension). La dilatation des vaisseaux sanguins périphériques et les effets exercés sur le centre de la thermorégulation situé dans l'hypothalamus peuvent contribuer à la perte de chaleur et mener à l'hypothermie.

Effets sur le système respiratoire : On observe habituellement une dépression de la respiration avec réduction de la fréquence et du volume respiratoires et diminution de la sensibilité du centre de la respiration au dioxyde de carbone. Certains opioïdes inhibent l'activité ciliaire de la trachée, ce qui peut compromettre le rétablissement d'un animal à la suite d'une anesthésie.

Effets sur le système digestif : Les mouvements de propulsion présents dans l'intestin (péristaltisme) sont réduits. Les animaux n'ont plus d'appétit et peuvent refuser de manger.

Effets sur le système immunitaire : On a démontré que les opioïdes avaient des effets subtils sur le système immunitaire (p. ex. arrêt de l'activité cytotoxique des cellules NK).

Analgésie et tolérance à la douleur : Ces phénomènes sont principalement dus à la stimulation des récepteurs μ, mais d'autres types de récepteurs produisent également un effet d'analgésie. Tous les analgésiques opioïdes d'usage courant sont les agonistes ou des agonistes partiels des récepteurs μ.

Les effets décrits ci-dessus ne sont pas propres à un opioïde ou à une espèce animale en particulier. Il existe des différences considérables entre les espèces et entre les substances de la catégorie des opioïdes. Par conséquent, il est important de consulter un vétérinaire.

Comme pour les autres médicaments, les effets décrits ici sont ceux qu'on observe chez des animaux normaux et en bonne santé. Des infections pré-existantes peuvent mener à une accentuation des réponses et provoquer des réactions graves. Chez les animaux fragilisés, on doit veiller à identifier tous les effets secondaires possibles.

Sommaire des effets des opioïdes

Analgésie :
Douleur modérée à intense

Système nerveux :
Risque de sédation profonde chez certaines espèces, d'hyperactivité chez d'autres

Système cardiovasculaire :
Ralentissement de la fréquence cardiaque, vasodilatation et accroissement des pertes thermiques

Système respiratoire :
Réduction de la fréquence et du volume respiratoire; ralentissement de l'activité ciliaire dans la trachée

Système digestif :
Ralentissement de l'activité du système digestif, suppression de l'appétit

Système immunitaire :
Effet possible sur les cellules NK

Autres :
Comportements anormaux; effets métaboliques et endocriniens

Durée de l'effet des opioïdes

Les opioïdes ont un effet assez court chez les animaux après une injection unique (d'une à trois heures pour la plupart des médicaments, avec des variations selon l'espèce). La buprénorphine peut produire une analgésie efficace pendant une période plus longue.

Voies d'administration des opioïdes

Les opioïdes sont généralement injectés par voie sous-cutanée, mais on peut les administrer par d'autres voies, y compris par voie intraveineuse. On peut se procurer des timbres imprégnés de fentanyl qui assurent une absorption continue à travers la peau sur une longue période. L'administration d'opioïdes par voie épidurale produit une analgésie prolongée chez certaines espèces dont l'humain, sans les effets secondaires habituellement observés. (Lien vers le schéma de l'injection épidurale). Les opioïdes peuvent également être donnés par voie orale, mais leur efficacité est réduite en fonction du degré de métabolisme lors du premier passage dans le foie. Pour l'administration à des rats, on incorpore parfois de la buprénorphine dans une gelée instantanée comme du Jell-O®.

Opioïdes employés conjointement avec d'autres médicaments

On utilise parfois des opioïdes conjointement avec d'autres médicaments; Dans ce cas, les effets combinés peuvent être bénéfiques ou non. Par exemple, on peut employer le fentanyl avec des tranquilisants comme le dropéridol ou la fluanisone, pour produire une anesthésie de courte durée. Cependant le fentanyl fait effet pendant beaucoup moins longtemps que le tranquillisant, de sorte que l'animal peut rester en état de sédation pendant assez longtemps sans bénéficier des avantages de l'analgésie. On doit faire preuve de prudence lorsqu'on administre un opioïde conjointement avec tout autre médicament qui produit une dépression de la fonction respiratoire ou qui favorise les pertes thermiques; En effet, les deux substances employées ensemble peuvent avoir un effet plus prononcé que l'une ou l'autre employée seule.

Effets indésirables des opioïdes

Les opioïdes ont certains effets qui peuvent entraîner la mort, le plus grave étant la dépression des fonctions respiratoire et cardiovasculaire. Ce danger est particulièrement important lorsque ces substances sont employées conjointement avec d'autres médicaments ayant des effets similaires (p. ex. agents anesthésiants). La perte de chaleur corporelle qui est provoquée par les opioïdes peut contribuer à aggraver encore plus la détresse des systèmes respiratoire et cardiovasculaire. Par conséquent, on doit maintenir les animaux au chaud lorsqu'ils se rétablissent de l'anesthésie, que des opioïdes aient été employés ou non. Sur certains animaux, les opioïdes ont un effet excitant plutôt que sédatif. Chez ces espèces (p. ex. porcs, moutons), il y a souvent apparition de convulsions qui peuvent être mortelles.

Les antagonistes spécifiques des opioïdes permettent de corriger la dépression des fonctions respiratoire et cardiovasculaire. On peut se servir de la naloxone à cette fin, mais dans ce cas l'effet analgésique des opioïdes sera également annulé.

Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

Les AINS réduisent la sensation de douleur en empêchant la production de prostaglandines à partir de l'acide arachidonique. Les prostaglandines, qui sont produites au site de l'inflammation, sensibilisent les récepteurs de douleur de la région.

Les AINS empêchent la transformation de l'acide arachidonique en prostaglandine par l'inhibition des enzymes cyclo-oxygénase 1 et 2 (COX-1 et COX-2). La COX-1 est normalement présente dans l'organisme, par exemple dans l'estomac et les reins, alors que la COX-2 est produite aux sites de l'inflammation. Seule l'inhibition de la COX-2 est souhaitable, mais la plupart des AINS existant actuellement agissent sur les deux enzymes, ce qui entraîne des effets secondaires indésirables. Dans le commerce, on trouve aujourd'hui certains inhibiteurs sélectifs de la COX-2.

Effets des AINS

Les AINS ont un effet analgésique en cas de douleur légère à modérée, mais on considère qu'ils sont peu efficaces pour la douleur d'origine viscérale. Comme les opioïdes, les AINS n'agissent pas de la même façon chez toutes les espèces animales. Ils présentent deux autres avantages qui sont la réduction de la fièvre et de l'inflammation; De plus, les AINS produisent moins d'effets secondaires que les opioïdes, de sorte qu'ils sont très souvent employés pour le traitement des douleurs aiguës et chroniques (p. ex. maux de tête, arthrite).

Ces substances ont peu d'effets sur les systèmes cardiovasculaire et respiratoire.

La plupart des AINS peuvent provoquer des ulcères gastriques, surtout lorsqu'ils sont administrés par voie orale. Cet effet est moindre en ce qui concerne les dérivés du p-aminophénol, dont l'acétaminophène (Tylénol™) est le plus connu. Parmi les AINS, l'acétaminophène est celui qui a l'activité anti-inflammatoire la moins prononcée.

Tous les AINS entravent l'agrégation plaquettaire. Après l'administration d'acide acétylsalicylique (Aspirine™), ce phénomène persiste pendant toute la durée de vie des plaquettes affectées. Il peut causer des saignements prolongés mais il permet également de réduire, s'il y a lieu, la formation de caillots intravasculaires.

Les AINS gênent les fonctions rénales assurées par les prostaglandines parce qu'ils empêchent la production de prostaglandines dans les reins (et dans la muqueuse gastrique), là où elles jouent un rôle important pour le fonctionnement normal. Chez les animaux dont les fonctions rénales sont déjà dégradées, l'administration d'AINS peut déclencher une défaillance rénale en cas de perte de fluides ou de sang.

Résumé des effets des AINS

Analgésie :
Efficaces en cas de douleur légère à modérée

Système nerveux :
Ne devraient pas avoir d'effet sédatif à dose normale

Système cardiovasculaire :
Peu d'effets sur le coeur et les vaisseaux sanguins; un effet sur l'agregation plaquettaire

Système respiratoire :
Peu d'effets; des surdoses de certains produits peuvent mener à l'acidose

Système digestif :
Tous les produits peuvent provoquer des ulcères

Système immunitaire :
Les effets anti-inflammatoires peuvent inhiber la production d'anticorps

Autres :
Peuvent être néphrotoxiques; possibilité d'hypersensibilité; effets métaboliques

Comme pour les autres médicaments, les effets décrits ici sont ceux qu'on observe chez des animaux normaux et en bonne santé. Des infections pré-existantes peuvent accroître l'intensité des réponses et provoquer des réactions graves. Chez les animaux fragilisés, on doit veiller à identifier tous les effets secondaires possibles.

Durée des effets des AINS

La durée dépend du type d'effet recherché et du médicament considéré. Avec les AINS les plus couramment employés (p. ex. flunixine, kétoprofène, méloxicam), l'effet analgésique peut se prolonger 24 heures environ. Comme l'excrétion des AINS varie également selon les espèces, on doit demander l'avis d'un vétérinaire avant d'entreprendre un traitement à long terme.

Voies d'administration

NSLes AINS peuvent être administrés par voie orale, intramusculaire ou sous-cutanée. Pour les petits animaux, il est souvent plus facile d'ajouter ces médicaments à l'eau de boisson. Cependant, étant donné que la plupart de ces produits ont mauvais goût, les animaux peuvent ne pas boire normalement et ne pas ingérer la dose requise.

AINS employés conjointement avec d'autres médicaments

Pour les animaux, on emploie rarement les AINS conjointement avec d'autres médicaments, bien que certains produits de ce type soient vendus pour la consommation humaine (p. ex. acétaminophène et codéine en cas de douleur intense, acétaminophène et pseudoéphédrine pour les symptômes du rhume). Cependant on doit faire preuve de prudence lorsqu'on administre un AINS avec d'autres médicaments qui ont des effets complémentaires. Par exemple, les AINS peuvent provoquer des ulcères d'estomac et cet effet sera aggravé si l'animal reçoit simultanément un corticostéroïde. De la même façon, l'administration conjointe d'un AINS et d'un autre anticoagulant peut provoquer des saignements inattendus.

Effets indésirables des AINS

À des doses thérapeutiques, les principaux effets indésirables des AINS sont liés à leur capacité à produire des ulcères gastriques et à leur toxicité pour les reins. Ces effets varient d'un médicament à l'autre et d'une espèce animale à l'autre. Chez les animaux souffrant d'ulcères gastriques, il peut apparaître des signes de douleurs abdominales et du sang dans les selles; Cependant ces signes peuvent ne pas être très apparents, de sorte qu'un suivi approprié est nécessaire. Ces problèmes surviennent plus souvent dans les cas d'administration d'AINS sur de longues périodes. Les surdoses d'AINS peuvent également s'accompagner de signes respiratoires et de saignements persistants dus à l'inhibition de l'activité plaquettaire.

Anesthésiques locaux

Les anesthésiques locaux soulagent la douleur en empêchant les stimuli douloureux d'atteindre le système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Contrairement aux opioïdes et aux AINS dont on a déjà parlé, ils suppriment totalement la douleur au lieu de la faire diminuer et de la rendre plus tolérable. Cependant, leur utilité est limitée parce qu'ils doivent atteindre les récepteurs de douleur qui sont activés ou les nerfs qui les relient au cerveau ou à la moelle épinière. L'un des avantages de ces substances est qu'elles sont actives localement et qu'elles ont peu d'effets systémiques, ce qui permet de soulager une douleur locale sans agir sur les autres systèmes physiologiques et par conséquent sans influencer les résultats de l'expérience.

Les anesthésiques locaux sont principalement employés pour soulager la douleur au niveau de la peau. L'infiltration de substances de ce type dans les rebords d'une plaie permet d'obtenir un soulagement dont la durée peut aller jusqu'à six heures après une intervention chirurgicale, c'est-à-dire pendant toute la période où la douleur aiguë produite par les lésions chirurgicales est la plus forte et où l'effet anesthésiant est le plus nécessaire. On infiltre parfois des anesthésiques locaux autour des nerfs lorsque cela est possible. Par exemple, on peut bloquer le passage de l'influx dans les nerfs intercostaux pour soulager la douleur consécutive à une thoracotomie et pour faciliter la respiration.

Résumé des effets des anesthésiques locaux

Analgésie :
Empêchent la transmission de la sensation de douleur au niveau des récepteurs et le long des nerfs

Système nerveux :
Les fortes doses peuvent provoquer des convulsions

Système cardiovasculaire :
Les fortes doses peuvent affecter le cœur et faire diminuer la pression artérielle

Système respiratoire :
Aucun effet si l'influx des nerfs respiratoires n'est pas bloqué

Système digestif :
Aucun effet aux doses normales

Système immunitaire :
Peuvent entraver la phagocytose

Durée des effets

Les effets des anesthésiques locaux durent jusqu'à six heures, selon le médicament employé. Ces effets sont prolongés si la préparation contient de l'épinéphrine. L'application topique d'un anesthésique local peut produire un effet pendant moins d'une heure.

Voies d'administration

Les anesthésiques locaux peuvent être administrés par différentes voies selon les objectifs recherchés. L'infiltration locale permet de bloquer les récepteurs de la peau et des tissus sous-jacents ou d'empêcher le passage de l'influx dans les nerfs qui traversent la région. Dans ce dernier cas, on obtient une anesthésie (et une paralysie) dans un site autre que celui de l'injection. L'application topique sur des muqueuses ou des structures sous-cutanées permet de bloquer efficacement les récepteurs à ces endroits. Par exemple, on emploie des anesthésiques en aérosol pour bloquer les récepteurs des cordes vocales et empêcher le spasme pendant l'intubation endotrachéale. Administrées dans l'espace épidural ou sous-arachnoïdien, ces substances empêchent le passage de tout influx dans les nerfs, ce qui entraîne la disparition des sensations et la perte des fonctions motrices.

Les anesthésiques locaux sont mal absorbés par la peau saine. Cependant la peau absorbe bien une préparation qui est un mélange de prilocaïne et de lidocaïne, bien que l'absorption soit relativement lente et l'anesthésie limitée à une profondeur d'environ cinq millimètres sous la peau. Cela peut suffire à anesthésier les récepteurs cutanés. Il faut au moins 30 minutes pour que la préparation pénètre dans la peau ou plus pour que la pénétration soit maximale. Ces produits donnent de bons résultats lorsqu'on les applique sur l'oreille d'un lapin au niveau de l'artère ou de la veine et qu'on enveloppe le tout dans un pansement occlusif pendant 30 minutes avant de procéder à l'injection ou à la prise de sang.

Les anesthésiques locaux employés conjointement avec d'autres médicaments

On ajoute souvent de l'épinéphrine aux anesthésiques locaux pour produire une vasoconstriction locale, et ainsi ralentir l'absorption de l'anesthésique local et prolonger son effet. Bien que l'épinéphrine soit employée en petite quantité, elle peut faire augmenter la tension artérielle et la fréquence cardiaque. Ces effets sont bien connus des dentistes qui emploient ce genre de préparations.

Effets indésirables des anesthésiques locaux

Des doses excessives d'anesthésiques locaux peuvent provoquer des convulsions chez les humains et les animaux. De façon générale, plus l'anesthésique est puissant, plus la dose toxique est faible. La procaïne, la prilocaïne et la lidocaïne ont un pouvoir anesthésiant relatif faible et des doses toxiques élevées, alors que la tétracaïne et la bupivacaïne ont un pouvoir anesthésiant relatif élevé et des doses toxiques faibles. Les doses toxiques varient d'une espèce animale à l'autre et se situent entre 1 ou 5 mg/kg et 15 ou 25 mg/kg. Ces chiffres sont valables pour les anesthésiques locaux injectés par voie intraveineuse, cependant l'administration par d'autres voies peut également mener à des niveaux toxiques.

On doit faire preuve de prudence lors de l'administration d'anesthésiques locaux à de petits animaux de laboratoire parce qu'il est très facile de dépasser la dose toxique. Les anesthésiques locaux à injecter se présentent sous forme de solutions allant de 0,5 à 5,0 %. Même pour l'anesthésique local le moins toxique à la concentration la plus faible, soit 5 mg/ml, une quantité de 0,1 ml peut être toxique pour une souris de 20 g. Une injection accidentelle d'anesthésique local peut inhiber la fonction cardiaque et provoquer une chute de tension artérielle.

Résumé des principaux effets des trois groupes d'analgésiques décrits ci-dessus

Les tableaux qui suivent résument les principaux effets des trois grands groupes d'analgésiques. Il s'agit ici des effets généraux produits dans une plus ou moins grande mesure par tous les médicaments de chaque groupe. Cependant, ce ne sont que des indications générales; Pour avoir des données plus complètes sur les effets de ces médicaments chez différentes espèces, on pourra consulter des ouvrages de pharmacologie ou des textes sur l'analgésie, ou mieux encore, consulter un vétérinaire.

Sommaire des principaux effets des analgésiques

Opioïdes (pour la douleur intense)

Système nerveux
Sédation selon le médicament, la dose et l'espèce; peut provoquer une excitation

Système cardiovasculaire
Chute de la pression artérielle et ralentissement de la fréquence cardiaque; dilatation des vaisseaux sanguins périphériques

Système respiratoire
Ralentissement de la fréquence respiratoire et diminution de l'amplitude respiratoire; inhibition de l'activité ciliaire dans la trachée

Système digestif
Suppression de l'appétit; ralentissement du péristaltisme

Système immunitaire
Effets difficilement perceptibles sur certaines cellules du système immunitaire

Autres
Modifications du comportement

AINS (pour la douleur légère à modérée et pour les douleurs chroniques)

Système nerveux
Aucun effet aux doses normales

Système cardiovasculaire
Aucun effet général; certains de ces produits peuvent agir sur les plaquettes et risquent de provoquer des saignements

Système respiratoire
Aucun effet général; les surdoses peuvent avoir un effet sur la respiration

Système digestif
Peuvent provoquer des ulcères gastriques

Système immunitaire
Peuvent inhiber le système immunitaire

Autres
Hypersensibilité

Anesthésiques locaux (empêchent le passage de tous les stimuli nerveux pendant la durée de l'anesthésie)

Système nerveux
Empêchent le passage de tous les stimuli nerveux pendant la durée de l'anesthésie

Système cardiovasculaire
Certains de ces produits peuvent agir sur le système cardiovasculaire parce qu'ils contiennent de l'épinéphrine

Système respiratoire
Aucun effet à moins que les nerfs associés à la respiration soient touchés

Système digestif
Aucun effet

Système immunitaire
Aucun effet démontré

Agonistes des récepteurs alpha-2 adrénergiques

Les agonistes des récepteurs alpha-2 adrénergiques sont très employés chez les animaux pour compléter l'effet des autres agents anesthésiants et pour accroître l'analgésie. Bien qu'ils aient un effet sédatif chez la plupart des espèces, le niveau d'analgésie obtenu est très variable selon l'espèce et la dose employée. Les récepteurs alpha-2 adrénergiques sont présents dans l'ensemble de l'organisme et notamment dans le système vasculaire. Leur stimulation produit d'abord une augmentation de la pression artérielle, puis une chute de pression artérielle et un ralentissement de la fréquence cardiaque. Cette diminution de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque constituent des effets secondaires importants qui limitent l'emploi de ces médicaments aux animaux en très bonne santé. La fréquence respiratoire est également ralentie, ce qui entraîne une augmentation du taux de dioxyde de carbone et une diminution du taux d'oxygène dans le sang.

Les médicaments de ce groupe les plus employés sont la xylazine et la médétomidine. Ils sont parfois combinés à d'autres produits (p. ex. kétamine) pour produire une anesthésie générale (bien que les anesthésiques à inhaler soient préférables dans la plupart des cas). Certains antagonistes spécifiques (p. ex. atipamezole) permettent d'inverser les effets inhibiteurs sur les systèmes cardiovasculaire et respiratoire en cas de complications cliniques.

Antagonistes des récepteurs NMDA

Les récepteurs N-méthyl D-aspartate (NMDA) jouent un rôle important dans la transmission de certaines composantes de la sensation de douleur dans le système nerveux central. Ils semblent notamment intervenir dans l'apparition de l'hypersensibilité en cas de lésion ou d'inflammation.

L'antagoniste des récepteurs NMDA qui est le plus employé actuellement est la kétamine. On l'utilise comme produit anesthésiant conjointement avec d'autres analgésiques, notamment les agonistes des récepteurs α-2 adrénergétiques. Des doses inférieures au seuil d'anesthésie permettent de bloquer la sensibilisation du système nerveux central, mais l'effet est de courte durée et ne permet pas encore de soulager efficacement la douleur. Le dextrométhorphane est également un antagoniste des récepteurs NMDA, mais il est principalement employé comme antitussif.

Les antagonistes des récepteurs NMDA empêchent l'apparition du phénomène de « wind-up », et il se peut également qu'ils empêchent la transmission directe de la sensation de douleur en provenance des viscères.

La kétamine est le seul produit de ce groupe qui soit utilisé de façon courante. C'est un anesthésiant aux qualités analgésiques relativement médiocres. Il n'est pas très employé pour soulager de la douleur, par exemple après une intervention chirurgicale, parce que son effet est de courte durée. Le dextrométhorphane, couramment employé comme antitussif, bloque également les récepteurs NMDA et pourrait jouer un rôle dans l'analgésie pré-opératoire. (On trouvera des articles sur l'analgésie pré-opératoire dans divers journaux, notamment ceux qui traitent de la douleur et de l'anesthésie. Voici le site Internet de l'un de ces journaux où l'on peut trouver ce genre d'information).

Administration des analgésiques

Ces médicaments peuvent être administrés par plusieurs voies. La fréquence et la voie d'administration ne doivent pas représenter un stress pour les animaux. Ils n'aiment pas plus les piqûres que nous les aimons. Il faut également prendre en considération le volume injecté. Lors de l'administration de très petits volumes à de très petits animaux, les dosages sont moins précis et le risque de surdose accidentelle est accru; Par conséquent il peut être nécessaire de diluer le médicament avant l'administration. L'injection de gros volumes dans les muscles peut être douloureuse et accroître le stress subi par l'animal. ESLAV (European Society for Laboratory Animal Veterinarians) considère que ce sont les volumes maximaux à administrer.

Obligations légales liées à l'emploi des analgésiques

Opioïdes : De nombreux opioïdes sont des produits très puissants qui peuvent entraîner une dépendance, et leur emploi est réglementé. Seules les personnes qualifiées peuvent les prescrire. On doit tenir un registre précis de toutes les doses administrées, qui peut être vérifié par les inspecteurs du Bureau des substances contrôlées de Santé Canada.

AINS : De nombreux AINS sont des médicaments en vente libre (AspirineMD, acétaminophène). Certains des nouveaux composés ne peuvent être achetés que sur ordonnance. Bien que la loi n'oblige pas à enregistrer les doses administrées, cette pratique devrait être adoptée.

Anesthésiques locaux : Les anesthésiques locaux peuvent être achetés sur ordonnance. Bien que la loi n'oblige pas à enregistrer les doses administrées, cette pratique devrait être adoptée.

Agonistes des récepteurs α-2 adrénergiques : Les agonistes des récepteurs α-2 adrénergétiques peuvent être achetés sur ordonnance. Bien que la loi n'oblige pas à enregistrer les doses administrées, cette pratique devrait être adoptée

Antagonistes des récepteurs NMDA : Les antagonistes des récepteurs NMDA peuvent être achetés sur ordonnance. Bien que la loi n'oblige pas à enregistrer les doses administrées, cette pratique devrait être adoptée.

Sommaire

Le soulagement de la douleur chez les humains et les animaux n'est pas une science exacte. Il peut être difficile de démontrer l'existence d'une douleur, et il est encore plus difficile de confirmer qu'elle a été soulagée. Il existe de nombreux médicaments analgésiques et leurs effets varient d'une espèce à l'autre et même au sein d'une même espèce. Étant donné les effets secondaires de ces produits, il peut être difficile de démontrer la présence de l'analgésie. Cependant, nous devons nous efforcer de soulager la douleur, et en particulier celle que nous avons causée.

Note :
Les exigences en matière de formation pratique et de compétence des personnes qui utilisent des animaux en science doivent être déterminées par les comités de protection des animaux des établissements, en collaboration avec les personnes chargées de la formation et des cadres responsables de l'établissement.

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