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Santé et sécurité au travail

Objectifs du module

À la fin de ce module, le lecteur devrait pouvoir :

  • comprendre les réactions et le mode de défense des espèces d'animaux les plus employées en laboratoire lorsqu'une procédure est douloureuse ou lorsqu'ils se sentent menacés
  • décrire les principaux aspects à connaître pour pouvoir manipuler les animaux sans danger
  • décrire la procédure de signalement des blessures causées par les animaux
  • identifier les procédures d'élimination des déchets dans les installations pour animaux
  • définir ce qu'est une zoonose et donner des exemples de maladies infectieuses pouvant être transmises des animaux aux humains
  • résumer ce que sont les niveaux de prévention des risques biologiques et les méthodes connexes
  • décrire les sources d'allergies aux animaux
  • décrire les procédures de réduction de l'exposition aux allergènes d'origine animale

Tables des matières

Introduction

En plus des animaux expérimentaux et des personnes qui les manipulent, la sécurité au travail couvre les installations, l'équipement et les procédures qui sont mises en ouvre. Elle touche également la communauté dans laquelle ces personnes vivent. Chacun des utilisateurs se doit d'éviter toute négligence et de suivre les procédures appropriées pour éviter que les risques médicaux liés à leur travail se répercutent sur l'ensemble de la collectivité. Le chercheur principal a la responsabilité de faire en sorte que le personnel affecté au projet connaisse tous les risques en matière de santé et de sécurité.

Chaque institution met en ouvre les politiques et les programmes qui sont rendus obligatoires par les lois et les règlements provinciaux sur la santé et la sécurité au travail. Ces programmes institutionnels doivent également contribuer à créer un milieu de travail sans danger dans les animaleries.

Prévention des blessures physiques

Dans les animaleries, de nombreuses tâches exigent un effort physique modéré à intense et peuvent exposer le personnel à certains risques : déplacement de matériel lourd (foulures), sols glissants, risques de choc électrique pendant le lavage, bruit, etc. Chaque employé doit faire preuve de prudence lorsqu'il effectue une tâche de ce type.

Dans un ouvrage tel que celui-ci, on peut souligner que la connaissance générale du comportement des animaux expérimentaux lors des interactions avec les humains permet d'éviter les blessures, mais rien ne saurait remplacer les compétences que l'on acquiert par la pratique. Le personnel technique affecté aux soins a déjà l'attitude voulue et connaît les bonnes méthodes de manipulation. Il a également les connaissances pratiques qui lui permettent de procéder sans danger et sans faire souffrir l'animal inutilement. Pour les autres personnes, certaines parties du présent module pourront servir d'introduction à la manipulation sans danger dans les installations d'animaux d'expérimentation.

Pour travailler sans danger avec un animal d'expérimentation, il faut répondre aux conditions suivantes :

  • Avoir une connaissance générale du comportement animal lié aux interactions avec les humains lors de la manipulation
  • Savoir évaluer la « distance de fuite » d'une espèce donnée
  • Savoir comment communiquer avec l'animal
  • Savoir faire bon usage des techniques d'immobilisation
  • Savoir se servir de l'équipement d'immobilisation approprié
  • Savoir identifier tout animal dont le comportement peut être imprévisible
  • Porter un équipement et des vêtements de protection adéquats
  • Avoir une immunisation adéquate des utilisateurs
Généralités sur le comportement animal lors de la manipulation

La distance de fuite d'un animal représente son « espace personnel ». Cette distance dépend de son état d'apprivoisement et d'autres facteurs individuels. Les animaux complètement apprivoisés ont une distance de fuite réduite ou inexistante et on peut même les toucher. Lorsqu'une personne s'approche en deçà de la distance de fuite, l'animal s'éloigne. Lorsque la personne se trouve plus loin, l'animal (ou le troupeau) lui fait face tout en maintenant une distance adéquate.

On peut probablement affirmer que toutes les « intrusions » humaines empiètent sur la distance de fuite de tous les animaux placés dans une petite cage ou un petit enclos. Par conséquent, pour réduire l'appréhension et le stress découlant de la présence humaine, il est très important de les habituer à des manipulations régulières.

Chat gris qui gronde

Lorsqu'un animal ressent de l'appréhension (par exemple parce qu'on va le saisir) ou est prêt à se défendre (pour se protéger lui-même ou ses petits dans le cas d'une mère), sa posture et d'autres traits de comportement reflètent parfois son humeur et ses intentions. Chez de nombreux mammifères, la posture « menaçante » est la suivante : tête basse, oreilles rabattues vers le bas ou l'arrière et, chez les petites espèces, bouche ouverte (grimace).

Pour éviter d'être blessé ou mordu, observez bien le comportement de l'animal lorsque vous l'approchez.

Comment communiquer avec l'animal

L'animal apprend à vous connaître en entendant votre voix et par le toucher et l'odorat. Avant le début d'un projet, les personnes qui seront amenées à immobiliser les animaux et à effectuer des manipulations sur ceux-ci devront leur parler, les toucher et les manipuler régulièrement pour établir une confiance réciproque. La période de conditionnement qui suit l'arrivée au laboratoire (habituellement une ou deux semaines) est une excellente occasion de commencer ce processus. Il est important d'effectuer les manipulations toujours de la même façon. La plupart des animaux de laboratoire apprennent très vite à reconnaître les personnes qui les manipulent et qui les soignent et ils acceptent leurs interventions sans ressentir trop de stress.

Techniques d'immobilisation

Chaque espèce a son propre mode de défense : les souris, les rats, les hamsters et les chiens mordent; les lapins se débattent vigoureusement et donnent les coups de patte ou bien ils tentent de mordre pour s'échapper; les chats griffent (délibérément) ou mordent; les vaches et les chevaux donnent des coups de pied. L'immobilisation, y compris l'équipement employé à cet effet, doit empêcher l'animal d'agir ainsi tout en permettant de le manipuler sans danger et sans le faire souffrir inutilement. Bien qu'on puisse trouver de bonnes descriptions des méthodes adéquates de manipulation et d'immobilisation dans des documents imprimés et audiovisuels, la pratique est un aspect essentiel.

Des méthodes de manipulation et d'immobilisation ont été élaborées pour la plupart des espèces d'animaux de laboratoire. Les compétences relatives à la manipulation et à l'immobilisation doivent avoir été acquises AVANT le début du projet de recherche.

Le travail de manipulation et d'immobilisation des primates non humains exige une formation, des installations et un matériel spécialisés. Manuel sur le soin et l'utilisation des animaux d'expérimentation du CCPA, volume 1, 2e édition (1993). Chapitre VIII - Santé et sécurité au travail.

L'utilisation d'équipements d'immobilisation

Pour certaines procédures (injection par voie intraveineuse chez un lapin, prélèvement d'échantillons de sang chez une vache), il est utile de disposer d'un équipement d'immobilisation pendant la manipulation. Employés correctement, les équipements d'immobilisation permettent de procéder sans danger pour la personne et pour l'animal tout en évitant que celui-ci se blesse ou soit exposé à un stress inutile. Pour réduire le risque de blessure chez le manipulateur ou l'animal, il est important de conditionner ce dernier à accepter l'emploi du dispositif d'immobilisation.

Immobilisation à l'aide de produits chimiques

Pour manipuler sans danger certaines espèces en laboratoire (primates non humains) ou sur le terrain, il peut être nécessaire de recourir à l'immobilisation « chimique ». Il s'agit de sédatifs ou d'anesthésiques permettant de maîtriser l'animal et d'exécuter certaines procédures en lui infligeant le moins de stress possible. Certains des médicaments dont il a été question dans les modules Analgésie et Anesthésie constituent également une immobilisation chimique utile là où l'emploi d'immobilisations physiques est impossible ou risquerait sérieusement d'entraîner des blessures pour l'animal ou pour le manipulateur (nombreuses espèces sauvages).

Port de vêtements protecteurs

À tout moment, on doit porter des vêtements protecteurs adaptés à la manipulation prévue : sarrau, combinaison, gants, masque, bottes (à embout d'acier pour travailler avec les bovins), etc. Comme on l'a déjà dit, la manipulation de primates non humains est une activité particulière qui exige le port de vêtements protecteurs spéciaux.

Identification des animaux difficiles

Tous les animaux difficiles doivent être dûment identifiés à l'intention de toutes les personnes qui peuvent être amenées à les manipuler (personnel de fin de semaine, vétérinaire). Un vétérinaire d'expérience faisait remarquer qu'il n'avait jamais été mordu par un chien méchant, mais très souvent par des chiens qui n'avaient pas la réputation de mordre.

Vaccination du personnel

Vaccin antitétanique

Pour réduire les risques d'infection associés à toutes les plaies perforantes (morsures d'animaux, piqûres d'aiguilles), toute personne employée dans une installation d'animaux d'expérimentation doit avoir reçu un vaccin antitétanique à jour.

Vaccin antirabique

Toute personne exposée à des animaux susceptibles d'être atteints de la rage doit envisager de se faire vacciner contre cette maladie. Tous les animaux qui sont amenés dans les animaleries et qui sont susceptibles d'avoir été exposés à la rage doivent être considérés comme à risque. De façon générale, il s'agit de tous les animaux domestiques qui ont été hébergés à l'extérieur (y compris les animaux de ferme et à fourrure), des chiens et des chats d'origine inconnue et de tous les animaux sauvages. Les institutions peuvent recommander que tous les employés devant travailler avec ces espèces aient été vaccinés contre la rage.

Autres vaccins

Selon l'espèce visée (p. ex. primates non humains), d'autres vaccins peuvent être recommandés en vertu du programme de santé et sécurité.

L'institution doit tenir des dossiers faisant état des vaccins reçus par tous les employés.

Blessures provoquées par les animaux, traitement et signalement

Toute blessure provoquée par un animal et pouvant être grave doit être traitée par le service habituel de soins médicaux d'urgence. Prodiguer les premiers soins et appeler une ambulance ou conduire le blessé au service d'urgence d'un hôpital.

En cas d'incident ou de blessure mineure (p. ex. morsure de rat ou de souris de laboratoire), on doit prodiguer les premiers soins et documenter l'événement. La plupart des institutions disposent d'un mécanisme de signalement de toutes les blessures, même mineures, au cas où des complications apparaîtraient ultérieurement. Il suffit parfois de remplir un simple rapport d'incident.

Élimination sans danger des déchets dans les animaleries

Dans les animaleries, on travaille souvent avec des instruments coupants. Tous les objets coupants ou pointus (aiguilles, scalpels, tubes capillaires, etc.) doivent être manipulés avec soin, placés dans les récipients réservés à cette fin et éliminés conformément aux directives de l'institution. On ne doit jamais réencapuchonner et réutiliser les aiguilles.

Élimination des déchets d'origine animale

On doit éliminer tous les cadavres d'animaux, les déchets d'origine animale et les matières connexes conformément aux directives de l'institution. De nombreuses institutions disposent d'un protocole d'élimination de tous les organes et carcasses d'animaux. Il peut s'agir du ramassage de ces objets pour l'incinération ou de toute autre forme d'élimination sans danger. Le mode d'élimination des déchets non contaminés (litière usagée, nourriture, etc.) peut varier d'une institution à l'autre. Le respect des directives régissant l'élimination des déchets de l'animalerie a pour effet de réduire les risques pour la collectivité.

Risques biologiques liés au travail avec des animaux d'expérimentation

Zoonoses

Définition : Le Guide du CCPA définit une zoonose comme une maladie des animaux qui peut, dans des conditions naturelles, être transmise aux humains. C'est donc une maladie animale contagieuse qui peut se propager à l'humain.

La liste des zoonoses pouvant être liées au travail avec des animaux à des fins de recherche, d'enseignement ou de tests est assez longue et de nombreux ouvrages ont été consacrés à ce sujet. (Voir le Manuel sur le soin et l'utilisation des animaux d'expérimentation du CCPA, volume 1, annexe VII, Zoonoses). Dans la réalité cependant, les risques sont très faibles en ce qui concerne les petites espèces couramment employées en laboratoire, et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, les fournisseurs commerciaux d'animaux de laboratoire réussissent très bien à produire des individus exempts de toute maladie. De plus, la plupart des institutions ont élaboré de bons programmes de santé et sécurité au travail qui comprennent des dispositions relatives aux soins et à la surveillance vétérinaire active.

Les personnes qui travaillent avec des animaux d'expérimentation d'origine inconnue (chats, chiens et la plupart des espèces de bétail) sont plus exposées aux zoonoses; c'est également le cas des chercheurs de terrain qui étudient les animaux dans leur habitat. Le travail avec les primates non humains en laboratoire constitue un cas particulier parce qu'il implique de nombreux risques liés aux zoonoses.

Nous présenterons ci-dessous quelques-unes des zoonoses les plus communes dans chacun de ces secteurs de la recherche sur les animaux. Pour plus de renseignements sur les maladies de ce type et sur des organismes pathogènes spécifiques, on pourra consulter les Fiches techniques santé-sécurité (FTSS) publiées par le Bureau de la sécurité des laboratoires de Santé Canada.

Voies d'exposition

Les principales voies d'exposition aux organismes infectieux sont les suivantes :

  • aérosols (inhalation des germes)
  • ingestion (ingestion des germes)
  • absorption par la peau, par les muqueuses ou par les blessures cutanées
  • injection (accidentelle pendant la recherche)

Les risques d'exposition peuvent être réduits par l'adoption de pratiques adéquates et l'emploi du matériel approprié, y compris des dispositifs de protection individuelle correspondant à la voie d'exposition d'un organisme infectieux donné.

Zoonoses associées aux espèces d'animaux de laboratoire produits commercialement

Comme nous l'avons déjà indiqué, les personnes qui travaillent avec de petits animaux couramment employés dans les laboratoires et produits commercialement sont très peu exposées aux zoonoses. Nous présenterons ici l'exemple de la fièvre par morsure de rat.

Fièvre par morsure de rat

Rat blanc tenu avec des mains gantées
  • Nom de l'organisme et synonymes : Streptobacillus moniliformis (bactérie Gram-négative). Synonymes : Fièvre par morsure du rat, sodoku, sokosho.
  • Réservoir : Rats. Commensal dans la bouche et le pharynx.
  • Mode de transmission : Morsure d'animal, contact direct avec les sécrétions de la bouche, du nez ou des yeux d'un animal infecté.
  • Période d'incubation : De trois à dix jours.
  • Signes cliniques : La lésion produite par la morsure guérit généralement. Fièvre soudaine, frissons, vomissements, céphalées et douleurs articulaires, éruption cutanée.
  • Épidémiologie : Peu commune en Amérique du Nord.
  • Contagiosité : Aucune transmission directe de personne à personne.

Zoonoses associées aux espèces d'animaux de laboratoire d'origine inconnue

Teigne

Cobaye avec teigne sur son nez

La teigne est une infection fongique de la peau qui peut apparaître chez de nombreuses espèces animales y compris chez l'humain.

  • Nom des organismes et synonymes : Microsporum spp., Trichophyton spp. (champignons). Synonymes : Teigne, dermatomycose.
  • Réservoir : La plupart des animaux domestiques et sauvages, humains. Peut être à l'état latent dans les poils de certaines espèces.
  • Mode de transmission : Contact direct ou indirect avec les lésions cutanées, le poil infecté ou les vecteurs passifs (brosses, ciseaux, etc.)
  • Période d'incubation : De quatre à dix jours.
  • Signes cliniques : Les champignons infectent les parties kératinisées de l'organisme (poils, peau et ongles). Signes : lésion arrondie de peau écailleuse, perte de poils ou poils cassants, parfois peau infectée rougie et croûtée.
  • Contagiosité : Se transmet de personne à personne lorsque des lésions infectées sont présentes.
  • Diagnostic et prévention : Surveillance des signes typiques, confirmation par grattage cutané et culture. Il existe de nombreuses formes de traitement.

Rage

Un chien dans une cage avec une enseigne avisant possibilité de rage

Tous les mammifères y compris les humains peuvent être atteints de la rage. Les animaux de laboratoire issus d'élevages ne constituent pas des sources probables de cette maladie. Cependant le bétail et les animaux sauvages ou d'origine inconnue peuvent être vecteurs de la rage. De nombreuses institutions se sont dotées de politiques régissant la vaccination antirabique du personnel à risque.

  • Nom de l'organisme et synonyme : Rage (rhabdovirus), hydrophobie.
  • Réservoir : Animaux sauvages et domestiques (chiens, chats, renards, coyotes, mouffettes, ratons-laveurs et chauves-souris).
  • Les espèces de bétail et les rongeurs peuvent constituer des hôtes intermédiaires s'ils sont infectés par la morsure d'un autre animal.
  • Mode de transmission : Le plus souvent, morsure inoculant le virus présent dans la salive d'un animal enragé. Peut se trouver en suspension dans l'air des cavernes occupées par des chauves-souris infectées.
  • Période d'incubation : Généralement quelques semaines, parfois un an ou plus. Le virus se propage le long des nerfs. La durée de la période d'incubation dépend donc de l'emplacement de la blessure (distance du cerveau), de la présence de nerfs à cet endroit, etc.
  • Signes cliniques : Après l'apparition des signes cliniques, l'évolution est rapide (habituellement mort en moins de dix jours par paralysie des muscles respiratoires). Signes : anxiété, modifications du comportement, spasmes des muscles de la déglutition, délire et faiblesse évoluant jusqu'à la paralysie.
  • Épidémiologie : Distribution mondiale sauf dans certaines régions. Toutes les espèces de mammifères peuvent être atteintes.
  • Contagiosité : Les animaux infectés excrètent le virus pendant quelques jours avant l'apparition des signes cliniques. Ils sont contagieux à partir de ce moment-là et jusqu'à leur mort.
  • Diagnostic et prévention : Vaccination préventive de toutes les personnes à risque (celles qui doivent manipuler les animaux : employés de laboratoire, vétérinaires, etc.). On emploie actuellement le vaccin antirabique sur cellules diploïdes humaines. Traitement après l'exposition, prodiguer immédiatement les premiers soins : rincer la blessure à grande eau et la laver à l'aide de savon et (ou) d'un antiseptique; traitement suite à l'exposition selon les directives du médecin (p. ex. immunoglobuline antirabique et vaccination).

Zoonoses associées aux animaux de ferme

Fièvre Q

Agneaux et brebis

On peut contracter la fièvre Q en travaillant avec les moutons et les chèvres, notamment avec les brebis au moment de la mise bas. Chez les brebis infectées, le placenta et les liquides fotaux contiennent des grandes quantités de germes.

  • Nom de l'organisme et synonymes : Coxiella burnetii (bactérie intracellulaire). Synonymes : Fièvre Q, fièvre indéterminée, rickettsiose.
  • Réservoir : Commune surtout chez les moutons, les bovins et les chèvres. Les animaux domestiques infectés sont généralement asymptomatiques mais excrètent d'énormes quantités de germes à la parturition, dans le placenta et les liquides connexes.
  • Mode de transmission : Contact direct avec les animaux infectés ou les liquides présents à la mise bas; inhalation des germes dans la poussière présente dans les locaux contaminés; laine des moutons.
  • Période d'incubation : Généralement de deux à trois semaines.
  • Signes cliniques : Fièvre soudaine, frissons, céphalées, faiblesse, malaise, sueurs abondantes; pneumonie, généralement évoluant spontanément vers la guérison. L'infection chronique entraîne principalement une endocardite. La moitié des infections sont asymptomatiques.
  • Épidémiologie : Distribution mondiale. Dans les laboratoires où l'on utilise des moutons pour la recherche; des cas chez le personnel de recherche et les patients hospitalisés ayant été exposés.
  • Contagiosité : La transmission directe de personne à personne est très rare.
  • Prévention : Vêtements protecteurs adaptés, y compris masques. La valeur de la surveillance sérologique des brebis est limitée. Procédures sanitaires. Il existe des vaccins.

Zoonoses associées aux primates non humains

Comme on l'a déjà indiqué, les primates non humains peuvent être la source de nombreuses zoonoses et il faut disposer d'installations, de procédures et d'équipement spéciaux pour pouvoir travailler sans danger avec ces espèces. La maladie dont il est ici question (infection au virus simien B) est la plus connue.

Infection au virus simien B

La bouche d'un singerhésus infecté par Herpesvirus simiae

Chez les personnes infectées par les primates non humains de l'Ancien Monde, le virus simien B provoque une encéphalite ascendante fatale. Chez ces espèces, la maladie est généralement sans gravité ou asymptomatique.

  • Nom de l'organisme et synonymes : Herpesvirus simiae (herpèsvirus à ADN). Synonymes : virus B, herpèsvirus simien B.
  • Réservoir : Commun chez les singes de l'Ancien Monde du groupe des macaques (plus commun chez les macaques de type rhésus et cynomolgus), dans les colonies sauvages et captives.
  • Mode de transmission : Chez les macaques, infection latente avec épisodes de lésions buccales et excrétion de virus dans la salive. Transmission par morsure ou contact direct ou indirect avec de la salive ou des tissus infectés. Il peut survenir des infections à partir de tissus infectés. L'exposition par aérosols est très réduite.
  • Période d'incubation : De trois jours à un mois.
  • Signes cliniques : Encéphalomyélite ascendante aiguë généralement fatale; fièvre accompagnée de céphalée, lésion au site d'exposition. Dans plus de 70 % des cas, mort un jour à trois semaines après l'apparition des symptômes.
  • Épidémiologie : Chez les vétérinaires, les employés de laboratoire et les autres personnes devant manipuler des singes de l'Ancien Monde ou des cultures de tissus provenant de ces espèces.
  • Contagiosité : Transmission de personne à personne rare.
  • Prévention : Port de vêtements de protection (sarraus à manches longues, écrans faciaux ou masques chirurgicaux, lunettes ou lunettes de protection), méthodes d'immobilisation appropriées.

Zoonoses associées aux animaux sauvages et aux études de terrain

Infection à l'hantavirus

Souris de cerf sur le sol
  • Nom de l'organisme et synonymes : Hantavirus (virus à ARN de la famille des Bunyavirus). Synonymes : Hantavirus, syndrome pulmonaire dû à l'hantavirus (SPH), fièvre hémorragique avec syndrome rénal (FHSR).
  • Réservoir :: En Amérique, rongeurs sauvages tels que les espèces des genres Peromyscus (souris sylvestre) et Microtus.
  • Mode de transmission :: Le plus souvent, inhalation du virus dans la poussière présente dans les endroits où il y a des excréments provenant de rongeurs infectés (urine et selles). Les rongeurs peuvent transmettre la maladie par morsure.
  • Période d'incubation :: De deux à quatre semaines en moyenne, mais parfois plus longue ou plus courte.
  • Signes cliniques :: Le syndrome pulmonaire dû à l'hantavirus se caractérise par une fièvre soudaine, des douleurs, des vomissements, l'apparition d'une détresse respiratoire et la prostration. La mortalité est élevée malgré les traitements symptomatiques.
  • Épidémiologie :: Présent dans une grande partie de l'Amérique du Nord y compris les provinces de l'Ouest.
  • Contagiosité :: Semble ne pas pouvoir se transmettre de personne à personne.
  • Diagnostic et prévention :: Emploi de l'équipement de protection individuelle pour éviter l'inhalation de poussières portant le virus et tout autre contact direct dans les aires à haut risque. Les biologistes de terrain et les personnes travaillant dans les édifices qui ont déjà été « contaminés » sont à risque. On peut consulter des lignes directrices sur la protection contre l'infection et sur la décontamination des installations à l'adresse suivante CDC (Centers for Disease Control and Prevention).
Plans de prévention de l'exposition

Avant d'entreprendre toute activité, on doit identifier tous les facteurs de risque d'infection liée aux zoonoses. Cela comprend les états d'affaiblissement immunitaire (infection au VIH, emploi de médicaments antirejet ou de stéroïdes, grossesse, etc.).

Les règlements provinciaux sur la santé et la sécurité au travail rendent souvent obligatoire l'élaboration d'un « plan de prévention de l'exposition » à l'intention des travailleurs qui doivent manipuler, utiliser ou produire des matières ou des organismes infectieux ou qui risquent d'y être exposés. Cette responsabilité incombe à l'employeur. Le plan doit couvrir l'identification des travailleurs à risque, les voies d'infection, les signes et les symptômes, la vaccination, les mesures d'ingénierie, l'équipement de protection individuelle, la formation du personnel, les pratiques et les procédures de travail sans danger, la conduite à tenir en cas d'accident et les enquêtes sur les accidents.

Risques biologiques liés aux programmes de recherche

Avant d'effectuer toute expérience où seront employés des agents de risque biologique, on doit consulter le bureau de santé et sécurité au travail de l'institution ainsi que les Lignes directrices en matière de biosécurité en laboratoire du Bureau de la sécurité des laboratoires de Santé Canada. Pour chacun des organismes des groupes à risque, on pourra consulter les Fiches techniques santé-sécurité (FTTS).

Lignes directrices sur la biosécurité et niveaux de confinement

À noter : Le lecteur trouvera ci-dessous un aperçu de ce que sont les niveaux de prévention et de protection des travailleurs contre les agents de risque biologique présents dans les animaleries. Ces informations ne sont ni définitives, ni complètes.

Cette citation est tirée de Lignes directrices en matière de biosécurité en laboratoire du Bureau de la sécurité des laboratoires de Santé Canada.

« L'attitude et la manière d'agir de ceux qui travaillent dans un laboratoire déterminent leur propre sécurité ainsi que celle de leurs collègues et de la collectivité. La conception du laboratoire et l'équipement dont il est pourvu ne peuvent concourir à la sécurité que dans la mesure où le personnel connaît bien les questions de sécurité et s'en soucie véritablement. »

Il existe quatre niveaux de risque biologique et un groupe de risque associé à chacun de ces niveaux. Les niveaux de confinement définissent certaines exigences matérielles et les groupes de risque reflètent la pathogénicité des divers organismes. Le niveau de biosécurité 1 correspond au risque le moins élevé et le niveau de biosécurité 4 correspond au risque le plus élevé pour la santé humaine et animale.

Niveau de biosécurité 1

Les agents infectieux du groupe de risque 1 sont des agents biologiques qui ont peu de chances de provoquer la maladie chez les travailleurs ou les animaux en bonne santé (risque faible pour l'individu et la collectivité).

Installations de confinement des organismes du groupe 1 - Niveau de confinement 1 : Aucun équipement particulier et aucune installation ou procédure particulière. Il suffit de disposer d'animaleries et de laboratoires ordinaires bien conçus ainsi que de pratiques générales de travail sans danger. Il doit y avoir des installations de lavage des mains et on doit employer les désinfectants de façon appropriée.

Niveau de biosécurité 2

Les agents infectieux du groupe de risque 2 sont des pathogènes qui peuvent provoquer la maladie chez l'humain ou l'animal mais qui, dans des circonstances normales, ont peu de chances de représenter un danger grave pour les employés de laboratoire, la collectivité, le bétail ou l'environnement (risque modéré pour l'individu, risque limité pour la collectivité). Au laboratoire, l'exposition provoque rarement une infection menant à une maladie grave; il existe des mesures préventives et des traitements efficaces et le risque de propagation est limité.

Exemples d'agents infectieux du groupe de risque 2 : E. coli, de nombreuses salmonelles, certains champignons comme la teigne, virus de l'encéphalite de type Californie, virus de l'herpès simplex humain, de nombreux virus de la grippe, gastro-entérite transmissible du porc, virus de l'hépatite murine et quelques parasites.

Installations, équipement et procédures de confinement des organismes du groupe 2 - Niveau de confinement 2 : Laboratoire isolé des autres activités, signe de mise en garde de risque biologique, surfaces intérieures imperméables et faciles à nettoyer. Équipement obligatoire : autoclave et enceinte de sécurité biologique de classe I ou II équipée de filtres à air certifiés à haute capacité pour la manipulation des organismes. Équipement de protection individuelle obligatoire : sarraus qui ne sont portés que dans le laboratoire et gants que l'on met pour manipuler les animaux infectés. Tout le matériel contaminé doit être convenablement décontaminé.

Niveau de biosécurité 3

Les agents infectieux du groupe de risque 3 sont des pathogènes qui causent généralement des maladies graves chez les humains ou les animaux ou qui peuvent entraîner des conséquences économiques sérieuses, mais qui ne se propagent habituellement pas par contact occasionnel entre deux individus (risque élevé pour l'individu, risque faible pour la collectivité) ou qui peuvent être traités à l'aide d'agents antimicrobiens ou antiparasitaires.

Exemples de pathogènes du groupe de risque 3 : bactéries (charbon, fièvre Q, tuberculose), virus (hantavirus, virus de l'immunodéficience humaine - VIH, tous les isolats - et de l'encéphalite équine de l'Est et de l'Ouest).

Installations, équipement et procédures de confinement des organismes du groupe 3 : Laboratoires spécialement conçus et construits avec accès contrôlé à double porte et douche personnelle. Toutes les ouvertures des murs doivent être scellées. Le système de ventilation doit être tel que la pression soit toujours inférieure à celle des zones adjacentes; l'air ne doit pas être recyclé et il doit être évacué par un système séparé ou par un filtre à air à haute capacité. L'ameublement doit être réduit au minimum et facile à nettoyer et à stériliser (fumigation). Les laboratoires doivent être équipés de vitres scellées incassables et d'un système électrique de secours.

Équipement obligatoire : autoclave et enceinte de sécurité biologique de classe II équipée de filtres à air certifiés à haute capacité pour la manipulation des organismes; pour le lavage des mains, évier séparé à commande à pied, à genou ou automatique et placé près de la sortie. Équipement de protection individuelle obligatoire : vêtements protecteurs sans ouverture sur le devant qui ne sont portés que dans le laboratoire, bonnets et chaussures spéciales, gants qu'on porte pour manipuler les animaux infectés et appareils respiratoires de protection selon les agents infectieux visés.

Procédures de sortie : douche, selon les agents infectieux visés et les manipulations effectuées. Tous les déchets d'origine animale doivent être éliminés comme des substances de laboratoire contaminées. Toutes les opérations portant sur des matières contaminées doivent être effectuées dans des enceintes de sécurité biologique ou à l'aide des dispositifs appropriés de protection individuelle et de confinement physique.

Le personnel de laboratoire doit avoir reçu une formation complète sur la manipulation des substances pathogènes et autres matières dangereuses, l'utilisation du matériel de sécurité, les techniques d'élimination des déchets, la manipulation des déchets contaminés et la conduite à tenir en cas d'urgence. Les procédés normalisés de fonctionnement doivent être communiqués et affichés dans le laboratoire, et ils doivent faire état des protocoles de fonctionnement, du mode d'élimination des déchets, des procédures de désinfection et de la conduite à tenir en cas d'urgence. L'installation doit faire l'objet d'un programme de suivi médical établi en fonction des agents visés et incluant un système de déclaration des accidents et le stockage de sérum pour tous les employés travaillant dans le laboratoire de confinement.

Niveau de biosécurité 4

Les agents infectieux du groupe de risque 4 sont des pathogènes qui produisent généralement chez l'humain ou l'animal des maladies très graves souvent impossibles à traiter et qui se transmettent facilement d'un individu à un autre ou d'un animal à un humain ou vice-versa, directement ou indirectement ou par contact occasionnel (risque élevé pour l'individu, risque élevé pour la collectivité).

Les agents infectieux du groupe de risque 4 sont tous des virus : Ebola, virus simien B et fièvre aphteuse.

Le niveau de confinement 4 est le plus élevé. Les unités doivent être physiquement isolées des autres zones et indépendantes du point de vue fonctionnel. Ces installations sont hautement spécialisées et équipées d'un sas d'entrée et de sortie, d'enceintes de sécurité biologique de catégorie III ou de combinaisons pressurisées avec circulation d'air et d'un système de ventilation indépendant permettant de circonscrire la contamination.

Seuls les employés dûment autorisés et ayant reçu une formation complète peuvent pénétrer dans le laboratoire de niveau de confinement 4. Lorsqu'ils en sortent, ils doivent se doucher et remettre leurs vêtements d'extérieur. Toutes les manipulations portant sur les agents visés doivent être effectuées dans les enceintes de sécurité biologique de classe III ou à l'aide de combinaisons pressurisées avec circulation d'air.

Résumé des caractéristiques des différents niveaux de biosécurité : agents infectieux

Niveau 1

  • peu de chances de provoquer la maladie chez des travailleurs ou des animaux en bonne santé
  • risque faible pour l'individu et pour la collectivité
  • exemple : aucun

Niveau 2

  • maladie possible chez l'humain ou l'animal, mais peu de chances de représenter un danger grave
  • risque modéré pour l'individu, risque limité pour la collectivité
  • existence de traitements efficaces
  • exemple : E. coli, virus de l'encéphalite de type Californie, de nombreux virus de la grippe

Niveau 3

  • maladie grave chez l'humain ou l'animal, mais pas habituellement pas de propagation par contact occasionnel
  • risque élevé pour l'individu, risque faible pour la collectivité
  • exemple : charbon, fièvre Q, tuberculose, hantavirus, virus de l'immunodéficience humaine

Niveau 4

  • maladie très grave chez l'humain ou l'animal, souvent impossible à traiter et se transmettant facilement
  • risque élevé pour l'individu, risque élevé pour la collectivité
  • exemple : virus d'Ebola, virus simien B, fièvre aphteuse
Résumé des caractéristiques des différents niveaux de biosécurité : installations

Niveau 1

  • animaleries et laboratoires ordinaires bien conçus

Niveau 2

  • comme pour le niveau 1, plus laboratoire isolé des autres activités, surfaces intérieures imperméables et faciles à nettoyer, signe de mise en garde de risque biologique

Niveau 3

  • comme pour le niveau 2, plus accès contrôlé à double porte et douche personnelle, pression toujours inférieure à celle des zones adjacentes sans recyclage d'air, filtres à air à haute capacité, système électrique de secours

Niveau 4

  • unités spécialisées sécurisées, entièrement autonomes avec système de ventilation spécialisé, surveillance intégrale, sas d'entrée et de sortie
Résumé des caractéristiques des différents niveaux de biosécurité : matériel de sécurité

Niveau 1

  • installations de lavage des mains, sarraus

Niveau 2

  • comme pour le niveau 1, plus autoclave, enceinte de sécurité biologique de classe I ou II équipée de filtres à air à haute capacité, équipement de protection individuelle

Niveau 3

  • comme pour le niveau 2, plus autoclave, enceinte de sécurité biologique de classe II équipée de filtres à air à haute capacité; équipement de protection individuelle : vêtements protecteurs sans ouverture sur le devant, bonnets, chaussures spéciales et gants, appareils respiratoires de protection

Niveau 4

  • enceintes de protection biologique de classe III, combinaisons pressurisées avec circulation d'air
Résumé des caractéristiques des différents niveaux de biosécurité : procédures

Niveau 1

  • pratiques générales de travail sans danger

Niveau 2

  • port de l'équipement de protection individuelle, sarraus portés uniquement dans le laboratoire, gants, décontamination

Niveau 3

  • personnel ayant suivi une formation complète, protocoles écrits; douches, élimination des déchets comme des déchets contaminés, enceintes de protection biologique, appareils de protection individuelle

Niveau 4

  • accès réservé au personnel dûment certifié, procédures rigoureuses de stérilisation et de décontamination
Allergies aux animaux de laboratoire

Les allergies aux animaux de laboratoire représentent peut-être le principal risque professionnel auquel sont exposées les personnes qui travaillent dans des animaleries expérimentales. Des sondages ont montré que 44 % des personnes travaillant avec des animaux de laboratoire deviennent allergiques à une ou plusieurs espèces et ce, moins de trois ans après la première exposition (intervalle, un mois à neuf ans).

On peut classer les réactions allergiques selon leur emplacement : voies respiratoires supérieures, voies respiratoires inférieures, réactions cutanées, réactions anaphylactiques généralisées.

Chez n'importe quel individu, il peut apparaître plusieurs types de symptômes. Les plus fréquents sont ceux qui touchent les voies respiratoires supérieures : 80 % des personnes affectées ressentent des symptômes comme le nez et les yeux qui piquent et qui coulent et des éternuements. Environ 20 à 30 % des personnes touchées ont des symptômes des voies respiratoires inférieures qui évoluent parfois vers l'asthme professionnel. On remarque aussi un essoufflement dû à la bronchoconstriction et à la production de mucus dans les voies respiratoires. En l'absence de traitement, l'asthme peut être mortel. Chez environ 40 % des personnes allergiques aux animaux de laboratoire, des réactions cutanées apparaissent au contact de l'animal ou des substances allergènes. Heureusement, la réaction aiguë généralisée (anaphylaxie) exigeant un traitement d'urgence est beaucoup plus rare. Il existe peu de cas documentés de réaction anaphylactique à des morsures d'animaux (p. ex. de rat).

Presque toutes les espèces d'animaux couramment employées dans les laboratoires peuvent déclencher des allergies. Les cas les plus fréquents concernent les rats, les lapins, les souris, les cobayes, les chats et les chiens.

Dans la plupart des cas, les allergènes d'origine animale sont des protéines de faible poids moléculaire comme l'albumine. Ces substances sont présentes dans le sérum et les tissus, mais également dans la salive, l'urine et les squames. Lorsque les animaux se toilettent, les protéines de la salive se retrouvent sur la peau et sur les squames, qui se détachent et sont projetées sous forme d'aérosols.

Facteurs de risque d'apparition des allergies aux animaux de laboratoire

Les facteurs de risque d'allergie aux animaux de laboratoire comprennent l'atopie, le tabagisme, le sexe et l'intensité de l'exposition.

Il y a une corrélation entre le risque d'allergie aux animaux de laboratoire et l'atopie (tendance héréditaire et familiale à acquérir une forme d'allergie comme le rhume des foins, l'asthme ou l'eczéma); il existe une corrélation encore plus forte entre l'atopie et l'apparition des symptômes touchant les voies respiratoires inférieures (asthme). Le dépistage préalable à l'embauche peut servir à détecter les personnes atopiques.

Il semble que le tabagisme n'accroît pas les risques d'allergie aux animaux de laboratoire, mais les symptômes des voies respiratoires inférieures (asthme) sont plus fréquents chez les fumeurs qui ont acquis une allergie de ce type (de 1,5 à trois fois plus).

Les hommes ont plus de chances d'être atopiques que les femmes (47 % contre 37 %) et donc de devenir allergiques aux animaux de laboratoire.

Il existe une forte corrélation entre l'intensité de l'exposition à l'allergène et la gravité des symptômes. Cependant, chez les personnes allergiques, toute exposition à l'allergène déclenche les symptômes même à des concentrations très faibles.

Facteurs influençant les concentrations d'allergènes d'origine animale dans les pièces d'animaux de laboratoire

Ventilation et humidité relative

La ventilation unidirectionnelle et l'emploi de supports de cage ventilés ou à dépressurisation et à flux laminaire contribuent à réduire la concentration de particules dans l'air ambiant. Les concentrations de poussière et d'allergènes sont plus élevées lorsque l'humidité relative est faible. En présence d'une humidité relative de 50 à 60 %, la quantité d'allergènes présents sous forme d'aérosols est réduite de façon significative.

Type de litière utilisé

Des études ont montré que dans les salles où sont hébergés des rongeurs, les litières de sciure ou de copeaux de bois produisent plus d'allergènes en aérosols que les litières en rafles de maïs. L'emploi de papiers traités et de matelas absorbants permet de réduire les concentrations d'allergènes en aérosols.

Nettoyage et mesures sanitaires

Il est possible de réduire les concentrations d'allergènes en circulation dans les animaleries de laboratoire en maintenant celles-ci très propres.

Tâches effectuées dans l'animalerie et associées à une exposition aux allergènes

Toutes les tâches fréquemment exécutées dans l'animalerie entraînent une exposition significative à la poussière et aux allergènes présents dans l'air. Le nettoyage des cages (et l'évacuation des déchets), les procédures de soins aux animaux (apport de nourriture, d'eau, etc.), les manipulations (simples manipulations ou injections) et le nettoyage ordinaire soulèvent des quantités significatives d'allergènes.

Réduction de l'exposition aux allergènes

Il existe plusieurs méthodes de réduction de l'exposition aux allergènes produits par les animaux de laboratoire : hébergement des rongeurs dans des cages munies de filtres et emploi de supports à cages ventilés, de stations ventilées pour l'évacuation des déchets et de hottes à flux laminaire pour les manipulations d'animaux. On pourra également maintenir un bon niveau de propreté et employer un type de litière qui permet de réduire les quantités de poussière et d'aérosols.

L'emploi de matériel de protection individuelle (masques antipoussière de qualité, gants) permet de réduire l'exposition aux allergènes d'origine animale de façon significative. Ce type d'équipement doit être fourni à tous les employés devant travailler dans les aires à forte exposition. On devra également observer de bonnes pratiques d'hygiène personnelle (lavage fréquent des mains, douches, etc.).

Responsabilités de l'institution

Les institutions ont plusieurs responsabilités en matière de prévention des allergies aux animaux de laboratoire : programmes d'information du personnel, surveillance de l'état de santé des personnes à risque, amélioration des normes techniques régissant la ventilation et l'humidité relative et fourniture de matériel de protection individuelle.

On doit attacher une grande importance aux programmes d'information qui couvrent des sujets comme les symptômes, les risques, la définition des aires et des tâches à risque, l'utilisation du matériel de protection individuelle et les conseils en santé à l'intention du personnel affecté et à risque.

Il ne faut pas négliger les allergies aux animaux.

Protection contre les agents chimiques

Les installations d'animaux d'expérimentation contiennent fréquemment diverses substances chimiques (détergents, désinfectants, anesthésiques, agents de conservation comme le formaldéhyde). De façon générale, le personnel sait comment employer ces produits sans danger. Les installations d'animaux d'expérimentation doivent se conformer au Système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT) (étiquetage des produits chimiques, production de fiches techniques de santé-sécurité ou FTSS, programme d'information des employés. Un exposé détaillé couvrant l'ensemble des substances chimiques employées dans les installations d'animaux d'expérimentation, leurs dangers et leur emploi sans danger dépasse la portée du présent module.

Radioprotection

La plupart des institutions disposent déjà d'un programme de sécurité pour le travail en présence de rayonnements ionisants, ce qui inclut les isotopes injectés aux animaux à des fins de recherche. La formation et la délivrance de permis aux utilisateurs et aux installations sont obligatoires en vertu de la réglementation. Un exposé détaillé sur les rayonnements ionisants dans les installations d'animaux d'expérimentation, les risques connexes et leur emploi sans danger dépasse la portée du présent module.

N'oubliez pas que lorsque vous travaillez dans une installation d'animaux d'expérimentation, la principale personne qui a la responsabilité de vous protéger du danger, c'est VOUS!

Références

Conseil canadien de protection des animaux, Manuel sur le soin et l'utilisation des animaux d'expérimentation, volume 1, 2e édition 1993. Chapitre VIII Santé et sécurité au travail.

National Research Council. 1997. Occupational Health and Safety in the Care and Use of Research Animals. ILAR, CLS, NRC. National Academy Press, Washington, DC 154 p. Disponible pour lire en ligne sur le site Web du National Academies Press.

Note :
Les exigences en matière de formation pratique et de compétence des personnes qui utilisent des animaux en science doivent être déterminées par les comités de protection des animaux des établissements, en collaboration avec les personnes chargées de la formation et des cadres responsables de l'établissement.

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